Texte
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VINCENT TANGUY_
Décembre 2024
Par Elisa Rigoulet
La démarche de Vincent Tanguy (né en 1990, vit à Paris) est une intention de passage entre deux mondes, qu’ils soient géographiques, temporels, culturels ou formels. Ses œuvres, sculptures, collages, performances ou vidéos, sont des transitions d’un état à un autre, du conceptuel à l’expressif, de l’individuel au collectif, du virtuel au tangible, de la périphérie au centre, de la technologie de pointe à la consommation de masse. Les années 90 dans lesquelles l’artiste est né marquent la démocratisation de l’informatique, Internet et la mondialisation, et avec eux l’avènement de nouvelles habitudes. Ce développement des pratiques va ouvrir les champs esthétiques, de la fiction et des possibles.
Vincent Tanguy veut penser l’art en terme de situations et de prospectives. Ses œuvres sculptées ou performatives sont des fictions dynamiques à la manière des jeux vidéos, qui créent des espaces transitionnels où surgissent des formes et des gestes selon un principe d’apparition. C’est depuis ces espaces interstitiels que l’artiste prend la parole et produit des œuvres qui agissent comme des perturbations. La notion de surprise et de surgissement est en effet au cœur de son travail qui cherche à reformuler son lien avec le réel à travers un certain nombre de démonstrations. Le geste de créer devient ainsi une ‘tribune’ où s’exprimer, commenter et transmettre, mais aussi en langage numérique, générer, coder ou modéliser comme le versant positif d’une liberté d’action. Être aux commandes est à la fois ici symbolique, métaphorique et actif.
Sous l’apparence d’une hyper virtualité, le travail de l’artiste use par contraste du fait main et de matériaux bruts et low-tech. Les œuvres de Vincent Tanguy redéfinissent la notion de mythologies, de ruines et de vestiges et envisagent l’art comme moyen de penser l’avenir. C’est l’histoire d’une archéologie post-numérique et du souvenir projeté d’un monde digitalisé, des réseaux sociaux, des espaces de travail partagés, des applications en ligne et du désir d’accès à tout, partout et tout le temps. Les traces de ces échanges, connexions ou activités revêtent des airs finalement romantiques, archaïques, parfois critiques ou comiques. La démarche de Vincent Tanguy nous ramène au pouvoir d’avènement des formes, qu’elles soient générées ou sculptées. Ses œuvres sont des présences, des éclaboussures sur le réel qui soulignent l’importance de la subjectivité, le désir d’impact, l’accident et la coïncidence comme motifs de création.
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VINCENT TANGUY_
Décembre 2024
Par Elisa Rigoulet
La démarche de Vincent Tanguy (né en 1990, vit à Paris) est une intention de passage entre deux mondes, qu’ils soient géographiques, temporels, culturels ou formels. Ses œuvres, sculptures, collages, performances ou vidéos, sont des transitions d’un état à un autre, du conceptuel à l’expressif, de l’individuel au collectif, du virtuel au tangible, de la périphérie au centre, de la technologie de pointe à la consommation de masse. Les années 90 dans lesquelles l’artiste est né marquent la démocratisation de l’informatique, Internet et la mondialisation, et avec eux l’avènement de nouvelles habitudes. Ce développement des pratiques va ouvrir les champs esthétiques, de la fiction et des possibles.
Vincent Tanguy veut penser l’art en terme de situations et de prospectives. Ses œuvres sculptées ou performatives sont des fictions dynamiques à la manière des jeux vidéos, qui créent des espaces transitionnels où surgissent des formes et des gestes selon un principe d’apparition. C’est depuis ces espaces interstitiels que l’artiste prend la parole et produit des œuvres qui agissent comme des perturbations. La notion de surprise et de surgissement est en effet au cœur de son travail qui cherche à reformuler son lien avec le réel à travers un certain nombre de démonstrations. Le geste de créer devient ainsi une ‘tribune’ où s’exprimer, commenter et transmettre, mais aussi en langage numérique, générer, coder ou modéliser comme le versant positif d’une liberté d’action. Être aux commandes est à la fois ici symbolique, métaphorique et actif.
Sous l’apparence d’une hyper virtualité, le travail de l’artiste use par contraste du fait main et de matériaux bruts et low-tech. Les œuvres de Vincent Tanguy redéfinissent la notion de mythologies, de ruines et de vestiges et envisagent l’art comme moyen de penser l’avenir. C’est l’histoire d’une archéologie post-numérique et du souvenir projeté d’un monde digitalisé, des réseaux sociaux, des espaces de travail partagés, des applications en ligne et du désir d’accès à tout, partout et tout le temps. Les traces de ces échanges, connexions ou activités revêtent des airs finalement romantiques, archaïques, parfois critiques ou comiques. La démarche de Vincent Tanguy nous ramène au pouvoir d’avènement des formes, qu’elles soient générées ou sculptées. Ses œuvres sont des présences, des éclaboussures sur le réel qui soulignent l’importance de la subjectivité, le désir d’impact, l’accident et la coïncidence comme motifs de création.