Texte
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THE WANDERING
Octobre 2023
Conversation entre Marianne Villière et Emmanuel Posnic
Dans le cadre de l'exposition Duo, naissance du collectif, Centre d'Art La Terrasse, Nanterre (FR)
Emmanuel Posnic : Dans ses vidéos, Vincent Tanguy installe souvent son double, mi-réel mi-virtuel. Ici son personnage traverse Shanghai dans une ville qui balance elle-même vers le surnaturel. L’errance dans et l’appropriation de l’espace public jouent un rôle crucial dans ton travail. Quel lien fais-tu entre le travail de Vincent et le tien ?
Marianne Villiière : Sa silhouette avance à petit pas, elle est cerclée comme l’est celle d’un personnage de jeu vidéo. Restreinte volontairement, pour jouer, sa démarche permet de mieux sentir l’absurdité de nos usages. Que ce soit pour jouer ou dans la vie, il pointe nos limites. Sa posture viscéralement empêchée sous un packaging sympa, semble pourtant avancer. Avancer sur le fil du rasoir. Chemin faisant, il nous expose aux abysses contemporains propre à une « Société du spectacle » dominante. Ce qui me touche dans les agencements de Vincent Tanguy, c’est qu’ils sont à double tranchants. Au premier abord, le geste semble drôle, léger voire superficiel, pour ensuite nous faire face dans toute son absurdité. Je situe un lien entre nos démarches, non pas dans l’espace public, mais à cet endroit. Le bricolage, l’exploration nocturne et l’errance peuvent aussi être des ponts entre nos pratiques. Nous pourrions demander à son double virtuel ce qu’il en pense… D’ailleurs, ce monde virtuel nous attire tous les deux j’imagine, via ce qu’il permet de saisir de l’incarnation de notre présent. Cela répond aussi à la tendance actuelle de la virtualisation : vivre en représentation plutôt qu’en présence. Nous pourrions demander d’ailleurs à votre double virtuel : comment vous appropriez-vous votre double réel ?
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THE WANDERING
Octobre 2023
Conversation entre Marianne Villière et Emmanuel Posnic
Dans le cadre de l'exposition Duo, naissance du collectif, Centre d'Art La Terrasse, Nanterre (FR)
Emmanuel Posnic : Dans ses vidéos, Vincent Tanguy installe souvent son double, mi-réel mi-virtuel. Ici son personnage traverse Shanghai dans une ville qui balance elle-même vers le surnaturel. L’errance dans et l’appropriation de l’espace public jouent un rôle crucial dans ton travail. Quel lien fais-tu entre le travail de Vincent et le tien ?
Marianne Villiière : Sa silhouette avance à petit pas, elle est cerclée comme l’est celle d’un personnage de jeu vidéo. Restreinte volontairement, pour jouer, sa démarche permet de mieux sentir l’absurdité de nos usages. Que ce soit pour jouer ou dans la vie, il pointe nos limites. Sa posture viscéralement empêchée sous un packaging sympa, semble pourtant avancer. Avancer sur le fil du rasoir. Chemin faisant, il nous expose aux abysses contemporains propre à une « Société du spectacle » dominante. Ce qui me touche dans les agencements de Vincent Tanguy, c’est qu’ils sont à double tranchants. Au premier abord, le geste semble drôle, léger voire superficiel, pour ensuite nous faire face dans toute son absurdité. Je situe un lien entre nos démarches, non pas dans l’espace public, mais à cet endroit. Le bricolage, l’exploration nocturne et l’errance peuvent aussi être des ponts entre nos pratiques. Nous pourrions demander à son double virtuel ce qu’il en pense… D’ailleurs, ce monde virtuel nous attire tous les deux j’imagine, via ce qu’il permet de saisir de l’incarnation de notre présent. Cela répond aussi à la tendance actuelle de la virtualisation : vivre en représentation plutôt qu’en présence. Nous pourrions demander d’ailleurs à votre double virtuel : comment vous appropriez-vous votre double réel ?